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Photo du rédacteurL'air de dire

Pétrir la braise

Par Fernand Bernadi

Photo by Aaron Burden on Unsplash

Cigales et maracas se donnent la réplique, boléros à volants frivoles et joyeux la fleur dans tes cheveux dit tout de ta personne ton rire irradie tout, tes jambes sont parfaites et je crois en tes seins qui grelottent au tempo, puis je me suis jeté, burlesque et engagé, esquinté du sourire, rescapé d’inhibie la patrie des timides, j’ai entonné l’amour d’une romance au sel, qui commençait mollo, trémolo, très moulé dans un accord à corps, furibard d’être beau, j’aimais tant l’inquiétude, les créatures âpres aux frasques incontrôlées, mais eux en face ils ont besoin de discipline d’une découpe coupe où l’œil se reconnaît, une satisfaction qu’un tuxedo installe, et que nos unissons finirons de laquer, au besoin je dirai, vous êtes fantastiques, n’en pensant pas un mot, mais il est doux d’aider l’autre à se sentir être, l’inviter à y croire et le faire danser, le froid s’est replié, dernier retranchement, dans un cornet baveux qu’une grosse escagasse au front d’un prétendant ivre et peu soucieux du trajet que ses mains dessinent sur sa masse, et le voici licorne dégoulinant de glace vanille et pistacheux, hilare de capter la moquerie ambiante, rentré dans la légende du dancing sous les astres, et nous voilà partis pour un “ferme les yeux” un “donne-moi tes lèvres”, des criques enchantées se révèlent à nos proues , des flottilles de hanches s’en remettent à la barre du timonier magique que les marimbas muses inspirent et enchantent.


Et puis sous le regard des observateurs mornes que l’administratif ne cesse de hanter, qui ont une idée précise des rythmes authentiques, qui ont construit leurs Antilles en stage de djembé (quelque part en Dordogne 15 jours en été), un couple d’amoureux embrase le parterre et conjure les pluies qui nous sont réservées en se creusant un ciel un cratère d’étoiles pour y briser des lunes et battre avec un fouet la pâte du cosmos d’une brioche d’astres que leurs déhanchements font lentement gonfler.


Fernand Bernadi

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